Les Romands aiment le golf miniature, si l’on en croit le nombre de joueurs qui tâtent de la canne, en famille ou entre amis, dès les premiers beaux jours. Plus rares sont ceux qui le pratiquent en tant que sport. En Romandie, ils sont cent dix licenciés, soit 10% du nombre total de licenciés en Suisse. Le principe du jeu est simple: il s’agit de boucler un parcours de dix-huit trous en un nombre minimum de coups, sachant que le maximum autorisé par piste est de six coups.

Minigolfer en Romandie

En Suisse romande, les minigolfs sont nombreux. Tous ont leurs particularités ou un charme spécifique, comme celui de Montreux, installé sur un site très fleuri tout près du lac, ou celui, réputé, de Lausanne Bellerive.

Parfois travaillés comme de véritables parcs paysagers, certains rivalisent d’inventivité pour offrir un cadre idyllique aux joueurs comme le Parc Golf Aventure au bord du lac Léman, entre Evian et Thonon, qui propose un parcours alpin et un parcours tropical, avec cascades et massifs de fleurs… Dépaysant !

Dans un autre registre, le Laurapark de Payerne est l'un des rares minigolfs intérieurs de Suisse, ce qui permet de jouer toute l'année, sans avoir à se soucier des caprices de la météo.

Le FunPlanet de Bulle offre aux amateurs l’expérience insolite du Goolfy. Kézako? Il s’agit d’un minigolf qui se pratique en salle, dans l’obscurité, sur des pistes parsemées de décors tridimensionnels fluorescents. A ne pas manquer également, le mini-golf de FunPlanet Kids, plus grand parc de jeux couvert de Suisse.

Minigolf: une marque suisse

La première "Association de golf sur piste" est fondée en Suède en 1937, mais ce n'est qu'en 1954 que le jeu tel que nous le connaissons aujourd'hui apparaît, grâce à l'architecte genevois Paul Bongni. C'est à lui que nous devons le premier parcours en béton, accessible à tous, et s'inspirant du principe de base du golf. Basée à Locarno, près du Lac Majeur, cette piste existe encore et est utilisée par le club "Bosco Isolino": avis aux nostalgiques amateurs de pèlerinage ! Son invention est brevetée sous le nom de "minigolf" et son patronyme désigne encore aujourd’hui les revêtements en béton. En 1956, l'Allemand Albert Rolf Pless commence à fabriquer des pistes en Eternit, transportables et moins longues. La carrière du minigolf était définitivement lancée.

Passez au niveau supérieur

En Suisse, cinq types de pistes sont reconnus par l’Association sportive suisse de minigolf: le béton aussi appelé le Bongni, comme on peut en trouver à Neuchâtel, Marin, Lausanne, Orbe, Charmey ou Delémont; l’Eternit et sa variante en béton T-5000; le fiz, en feutre vert, courant en Suède mais rare dans notre pays; et le "fantaisie", qui présente des obstacles très divers, par exemple aux minigolfs de Château-d’Oex ou de Fribourg.

Comme tout sport qui se respecte, le golf miniature a ses compétitions interclubs, cantonales, régionales, un championnat romand et un championnat national. La Suisse, bien placée dans les compétitions internationales, n’a rien à envier à ses voisins européens. Elle compte plusieurs titres européens et mondiaux et figure dans le Top 5 international, rivalisant avec l’Allemagne, la Suède, l’Italie, l’Autriche et la République tchèque. En Suisse romande, les clubs de Bulle, Lausanne, Orbe et Le Locle sont reconnus pour la qualité de leurs joueurs. Qui ont pourtant fort à faire pour égaler les minigolfeurs suisses alémaniques, plus nombreux et pratiquant ce sport depuis plus longtemps.

Le minigolf demande de l’adresse, de la technique et une énorme concentration. Mais comme il n’exige pas d’effort physique important, il est adapté à tous les âges. Aucun parcours ne ressemble à un autre, ce qui rend le jeu très varié.

Si vous êtes tenté par l’aventure, sachez que le minigolf pratiqué en tant que sport et non comme activité de loisirs vous demandera un investissement annuel de base d’environ 250 à 300 fr., comprenant la cotisation à un club. L’équipement requiert l’achat de la tenue du club, une ou deux bonnes cannes dont les prix s’échelonnent entre 80 et 150 fr., et des balles valant entre 20 et 25 fr. pièce.

Pour participer aux compétitions, il faudra ajouter les frais de déplacement et de logement. Un investissement relativement modeste pour un sport convivial, comme le précise Dominique Gendre: "Tout le monde se tutoie d’office dans ce milieu sportif. Des liens d’amitié se nouent… Certains se sont même mariés grâce au minigolf!"

De la balle !

Si les minigolfeurs utilisent une ou deux cannes distinctes, ils disposent de plus de trois mille sortes de balles différentes ! Dures ou molles, rapides ou lentes, lisses ou rêches, laquées ou non, elles sont généralement fabriquées en résine et témoignent de la complexité de ce sport subtil, comme le souligne Dominique Gendre, président de l’Association Suisse romande de Minigolf: "Un joueur classique utilisera environ cent cinquante sortes de balles différentes, tandis qu’un minigolfeur chevronné ira jusqu’à un millier à peu près. Elles changent notamment en fonction de la spécificité du terrain, des différences de température. Les balles de compétition coûtent entre 20 et 25 fr. pièce."

Pour la petite histoire

Si certains historiens font remonter la pratique du minigolf au Xe siècle av. J.-C, en Chine, nos minigolfs actuels ont plus vraisemblablement pour ancêtres les clock golfs, des pistes à douze trous créées aux Etats-Unis au début du XXe siècle, permettant à douze golfeurs de s'entraîner en même temps. Dans les années 20, l'Angleterre lance un minigolf composé d'obstacles divers, tours ou personnages. En Europe, entre la Première et la Deuxième Guerre mondiale, des pistes fantaisie font leur apparition, avec des obstacles représentant des nains de jardins ou des pneus de voiture.

Par Rédaction - 4 mars 2024