Le Papiliorama de Kerzers a inauguré une nouvelle station d’élevage du Nocturama ainsi que la nouvelle cuisine pour la préparation de la nourriture des animaux.
Ces deux nouveaux espaces s’inscrivent non seulement dans le concept zéro-coulisses de la Fondation Papiliorama, mais assurent également la continuité des programmes de reproduction de certaines espèces animales emblématiques de l’institution.
Mieux encore, ces installations dernier cri répondent aux besoins d’une institution zoologique moderne du 21e  siècle, un siècle riche en défis qui nous forceront à repenser le rôle que les zoos joueront à l'avenir. Une thématique largement abordée dans une nouvelle exposition au sein de la station d’élevage.



La naissance du concept "zéro-coulisses" au Papiliorama

La nouvelle station d’élevage du Nocturama est une version moderne de celle installée dans l’urgence lors du déplacement du Papiliorama à Kerzers. L’idée de sa reconstruction, en 2009, a toutefois résulté en une réflexion sur le but premier de cette installation. En effet, si elle est essentielle pour une gestion intelligente des populations de certaines espèces animales au Papiliorama, elle générait des coûts et un travail important, sans pour autant que cela ne profite au public. De cet état de fait est né le projet « zéro-coulisses », dont le but, à terme, est de rendre visible toutes les installations qui abritent des animaux ou qui y ont trait. La nouvelle station et la nouvelle cuisine en sont les premiers résultats.


Une nouvelle station d’élevage pour un travail à long terme

Le nouvel espace abrite des espèces phares de l’institution : les singes-de-nuit, les coendous préhensiles, les paresseux et les pacas communs. Toutes ces espèces sont nocturnes et sont maintenues dans le Nocturama depuis 1994. La Fondation a dès le début opté pour une gestion intelligente de ces espèces, à savoir non pas d’en maintenir juste un couple, mais plusieurs lignées pour assurer, sur le site déjà, une certaine diversité génétique.
Ce travail a eu pour conséquence que le Papiliorama est rapidement devenu une institution centrale pour les populations européennes de ces espèces. Très engagée au sein de l’Association Européenne des Jardins Zoologiques et Aquariums, la Fondation est depuis quelques années coordinatrice pour les singes de nuit, les coendous et les pacas. Elle ne surveille donc plus seulement la génétique des lignées sous son toit, mais l’ensemble des populations européennes, voire américaines.



La grande crise de l’extinction des espèces au 21e siècle et le savoir-faire des zoos

Si les espèces que maintient la Fondation ne sont pas menacées dans la nature, il est néanmoins essentiel de conserver leur diversité génétique dans les jardins zoologiques puisqu’il est impensable aujourd’hui, sauf urgence absolue, de prélever des animaux dans la nature. Ce travail de gestion est également la base d’un savoir-faire de la plus haute importance dont peu sont aujourd’hui conscients. La grande extinction des espèces qui s’amorçait au 20e siècle va bientôt atteindre son apogée. Dans moins de deux décennies, énormément d’espèces sur la planète vont voir leur population se réduire dangereusement. Choisir quelles espèces il faudra sauver sera une question politique qui se posera alors. Dans les cas critiques où il reste moins d’une centaine d’individus dans la nature (à l’instar du Condor de Californie), l’un des derniers ressorts est de placer ces individus en institutions zoologiques pour les reproduire en vue d’une réintroduction future. Le savoir-faire des zoos, bâti sur plus de 150 ans d’expérience, sera alors essentiel car le temps ne permettra en aucun cas de réinventer à chaque fois la roue.


Un long chantier qu’il valait la peine d’entamer

Si la nouvelle cuisine pour la préparation de la nourriture animale, entièrement visible depuis les extérieurs du Papiliorama, a pu être réalisée et mise en fonction rapidement, le projet de construction de la nouvelle station d’élevage a pris plus de temps. Le chantier, à l’instar d’autres, a été conduit par une petite équipe souvent attelée à d’autres tâches en parallèle, avec des moyens relativement modestes, ce qui en a forcément influencé la rapidité. Cela étant, la Fondation ne s’en est pas formalisé, puisque c’est le but final qu’elle souhaitait atteindre: disposer d’un outil moderne pour poursuivre son travail de longue haleine.



Sans eux, pas de station d’élevage ni de belle cuisine

Si le Papiliorama n’est pas subventionné dans son fonctionnement, il est par contre régulièrement soutenu par diverses institutions. Lors de la construction, la Loterie Romande a été à nouveau l’un des piliers du projet, et dans l’histoire du Papiliorama, une institution sans qui rien, depuis 2002, n’aurait été possible. La Loterie du Canton de Berne s’est également associée au projet, ce qui réjouit le Papiliorama, dont le souci est toujours de jeter des ponts par-dessus la frontière linguistique. Le chantier a pu être terminé grâce à un emprunt sous l’égide de la Nouvelle Politique Régionale, dont la Papiliorama a déjà pu bénéficier par le passé. Enfin, la Fondation Vontobel a soutenu financièrement la construction de la nouvelle cuisine, aujourd’hui un outil très apprécié par l’ensemble de l’équipe.
La Fondation Papiliorama leur exprime ici toute sa reconnaissance.

Retrouvez toutes les informations sur le Papiliorama sur www.papiliorama.ch