"A bad day surfing is better than a good day working": ce trait d’esprit parmi tant d’autres affichés par Alaïa Bay est un excellent motto pour notre journée loin des écrans, sous le soleil de Sion. Les dieux du surf veillent sur notre petite équipée : la météo est superbe et les températures exceptionnellement douces pour la mi-octobre. Du coup, surfer au pied des Alpes semble presque moins insolite et la grande frileuse que je suis peut commencer à se détendre. Cool, Raoul !

L'habit fait le surfeur

La perspective de barboter dans un bassin non chauffé ne semble rebuter personne : à 9h30, les vestiaires sont déjà pleins de petits vacanciers participant aux Surf Camps, et d’adultes qu’on a plus ou moins de peine à imaginer en équilibre sur une planche. Steven et moi sommes de grands débutants, et cela se voit dès l’enfilage de l’épaisse combinaison. Ultra stretch la combi, ultra serrée oui ! Steven transpire déjà à grosses gouttes ; heureusement, la sensation d’inconfort s’atténue rapidement. Chaussés et gantés, c’est parti mon Waikiki ! 

Ne manque plus qu’une planche pour affronter les barrels. Une fois équipés (démesurément grande la planche, pour mon mètre soixante-cinq !), nous prenons place pour la fameuse séance d’entraînement au sol. Un coach avec la tête de l’emploi (un cliché, le "style surfeur" ?) commence les explications en anglais. WHAT ??! Bah, après tout, une initiation dans la langue de Shakespeare s’avère la meilleure façon de s’immerger dans le jargon d’un sport truffé d’anglicismes. On apprend à se positionner à plat ventre sur la board, à paddler avec les bras, et en deux temps trois mouvements – et avec grâce s’il-vous-plait –, à se mettre debout pour le take-off


Une vague générée  
toutes les huit secondes

Vagues sur commande

Voilà venu le moment de vérité : nous allons nous mesurer à la vague de gauche (celle du demi-bassin à gauche du moteur, pour les non-initiés). Vais-je réveiller le Kelly Slater qui sommeille en moi ? Sur pression d’un bouton, l’eau se met à ondoyer et nous attendons en file notre tour d’être propulsés par un moniteur. "1, 2, 3 !" comme prévu, se mettre debout en mouvement s’avère beaucoup plus délicat que lors de notre entraînement. Je suis surprise de réussir à me hisser et à tenir cahin-caha en équilibre dès le premier essai !  

Après quelques passages plus ou moins réussis, les choses se corsent :  nous allons tenter de sentir la vague et de l’attraper au bon moment. Pas de doute, ça me complique la tâche, mais Steven à l’inverse semble prendre ses marques. Resté seul en lice pour le dernier passage, il épate la galerie en ridant comme un pro !

Cool jusque dans l'assiette

Je suis vidée et j’ai en fin de compte un peu froid (l’eau n’est qu’à 11 degrés !). Je ne suis pas mécontente de sortir du bassin et d’abandonner gants et chaussures gorgés de flotte. Une fois nos alter-egos en combi moulante laissés au vestiaire, Steven et moi sommes motivés pour prolonger l’expérience du côté du restaurant, le Twin Fin.  

Entre décontraction et design, le genre d’endroit "cocooning" où l’on a envie de se vautrer dans un fauteuil et de siroter un cocktail aux couleurs acidulées en souriant d’un air entendu devant la devise du lieu : "Life is a beach". La carte est bien fournie, avec des options puisant dans la cuisine du monde tout en faisant la part belle aux produits suisses. Depuis la terrasse, on a une vue plongeante sur les bassins où évoluent des riders autrement plus aguerris que nous sur des lames qui n’ont plus rien de la vaguelette ! 

"I surfed the Alps !"


Local certes, mais écologique ?

Si la puissance des vagues produites par la technologie Wave Garden m’impressionne, ma sensibilité écologique s’offusque du gouffre énergétique que cela doit représenter. Comme je n’ai pas le courage de me farcir les huit pages de FAQ du site Internet, je préfère confronter Giovanni Piro, Surf Operations Coordinator de son état. Il l’assène : le système, identique à celui du centre précurseur The Wave à Bristol, est le plus efficace du marché, bien plus que les systèmes pneumatiques de génération de vagues. Qui plus est, il carbure à l’énergie renouvelable. Un bon point pour Alaïa ! 

Le jeune responsable nous l’affirme : le planning de réservations affiche quasiment complet depuis l’ouverture. Ce qui attire à ce point la clientèle, suisse mais aussi internationale ? Des conditions idéales toute l’année, puisque les aléas météo et sécuritaires sont retirés. La possibilité de rider jusqu’à plus soif, avec une vague générée toutes les huit secondes. Et la faculté de générer artificiellement certains types de vagues dont l’apparition est très incertaine sur l’océan.  

Les pronostics sont bons pour cet hiver, avec l’afflux de touristes gagnant les stations de ski, qui pourront dans la même journée taquiner la poudreuse et les vagues. Une association qui fait rêver ou grincer des dents, à tort ou à raison ; mais dans tous les cas, n’est-ce pas le summum de la coolitude de pouvoir dire "I surfed the Alps" ?


Activité testée en octobre 2021

 

Le premier spot de surf d’Europe continentale a vu le jour en mai 2021 au Domaine des Iles. Estampillé Alaïa, le groupe de sports d’action déjà propriétaire d’Alaïa Chalet à Lens et d’Alaïa Wake Surf au Bouveret, ce bassin de 8300 m2 utilise une technologie révolutionnaire pour créer des vagues artificielles dignes de celle de l’océan. Le complexe comprend une Surf School, un Surf Shop et un restaurant flanqué d’une terrasse panoramique. 

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1950 Sion
Site internet:  alaiabay.ch
Téléphone:  027 322 71 71