Piscine interdite aux frontaliers ? La décision de cette ville romande fait des vagues
Des raisons de sécurité des usagers et du personnel sont invoquées
La municipalité de Porrentruy, appuyée par le SIDP, vient de prendre une décision radicale : limiter l’accès à sa piscine de plein air. Du 4 juillet au 31 août, seuls les Suisses, détenteurs de permis d’établissement ou de travail valides auront le droit d’y plonger. Une mesure présentée comme « exceptionnelle », mais qui ne passe pas inaperçue.

C’est une décision qui ne manque pas de faire des remous en pleine canicule. À compter du 4 juillet, la piscine en plein air de Porrentruy ne sera plus accessible à tout le monde. La municipalité et le SIDP (Syndicat intercommunal du district) ont annoncé des restrictions strictes d’accès aux personnes frontalières, officiellement pour garantir la sécurité des usagers.
Protéger les familles
Il faut dire que la situation devenait difficilement tenable. Avec la chaleur accablante de ces derniers jours, la piscine récemment rénovée du chef-lieu ajoulot a connu une affluence record. Résultat : files d’attente, tensions et surtout comportements déplacés.
Plus d'une vingtaine de personnes ont été exclues pour des insultes, des violations du règlement ou encore des actes violents. Mardi, un membre de la sécurité a été molesté, selon le maire de Porrentruy Philippe Eggertswyler.
Face à cette montée de tension, les autorités ont tranché dans l'urgence. Objectif affiché : protéger les familles, les enfants et garantir un « climat serein et respectueux ».
Qui peut encore accéder à la piscine ?
Concrètement, voici qui pourra franchir les grilles jusqu’à la fin août :
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Les personnes de nationalité suisse
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Les titulaires d’un permis d’établissement (C)
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Les titulaires d’un permis de travail suisse valide
Les autres – notamment les résidents frontaliers – devront, eux, attendre.
Une restriction géographique et administrative assumée qui n'est « pas une mesure de discrimination. C’est une question de sécurité et de proportionnalité. La piscine, ce sont les Jurassiens qui l’ont financée. Ils doivent pouvoir en profiter », assume le maire au micro de la RFJ.
Une mesure qui fait débat
La décision rappelle un précédent controversé : en 2020, une mesure similaire avait provoqué une levée de boucliers, jusqu’au niveau cantonal. Le gouvernement jurassien s’était alors montré critique, la jugeant « disproportionnée ».
Le Conseil municipal de Porrentruy et le comité du SIDP précisent que la mesure sera « réévaluée en temps voulu », soit à la fin du mois d'août.