"Nous sommes dans le top 5 des spots de jump les plus hauts du monde." La personne qui tient d’emblée à nous rassurer s’appelle Catherine. "Bienvenue chez nous, et désolée pour le cheni, nous sommes en pleins travaux ici." Ici, c’est Niouc, village anniviard perché sur les hauteurs de Sierre et fief de Bungy Niouc, fournisseur officiel d’adrénaline depuis 1997.

"On fête nos 20 ans cette année, alors on a décidé de s’offrir une belle terrasse." La belle terrasse dont parle Catherine est tout simplement époustouflante ! Un grand belvédère en bois qui dévoile un coup d’œil spectaculaire sur le val d’Anniviers. Au fond sur notre gauche le glacier de Zinal, en bas à droite Sierre, tout autour une nature sauvage et dense, juste en dessous : le pont de l’Araignée.

Saute qui peut !

Tandis que Catherine prépare matériel et briefing, elle nous invite à fouler la structure intimidante qui nous fait face. D’un rouge vif, le pont de l’Araignée contraste avec la végétation luxuriante de ce coin de paradis caché. Suivi par mes collègues Fred et Jenny, je m’engage sur la passerelle. A peine les talons posés sur ses planches, nous sommes gagnés par une appréhension inédite, un mélange de vertige et de fascination, d’excitation et de nervosité. "C’est là que ça commence, il faut en profiter et jouer avec sa peur", nous apprendra plus tard Marco, maître des lieux et bungy jumper endurci.

A mesure que nous avançons, l’ouvrage oscille, nous nous cramponnons aux garde-fous avec la sensation de chanceler. Nous réalisons qu’il nous faudra une débauche de courage inouïe pour affronter les 200 m de précipice qui se dessinent sous nos pieds. Ça tombe bien, chez Loisirs.ch on a le sens du sacrifice, enfin surtout Fred qui veut être le premier à s’envoyer en l’air, sans filet.

On se détend

Avant le grand saut, retour sur la terre ferme. A deux pas du pont de l’Araignée, Catherine et Gautier nous attendent dans le chalet-buvette bucolique de Bungy Niouc. Musique, place de jeux, rafraîchissements, bancs et tables, espace barbecue et rires en compagnie d’une équipe décidément très accueillante. Subjugués par la magie – et le côté improbable – de l’endroit, nous en oublions presque la raison de notre venue… Gautier se charge de nous la rappeler.

Mise en abîme

Après avoir lu, rempli et signé un document où figurent les risques et contre-indications liés à un saut à l’élastique, nous sommes pesés, puis assistons à un briefing vidéo qui sera répété plusieurs fois avant l’instant T. Jenny et Fred ont opté pour le saut à l’élastique, je testerai pour ma part le saut pendulaire (giant swing), la faute à des cervicales fragiles et une approbation médicale que j’ai omis de réclamer.

"Sauter à l’élastique est une affaire personnelle, solennelle, un bouleversement intérieur." Marco est catégorique. Qu’à cela ne tienne, nous allons bientôt vérifier s’il dit vrai. "Tu vois les chamois là en bas ?" demande Gautier en pointant du doigt la Navizence qui s’écoule sous notre plateforme de lancement. Fred acquiesce, même s’il n’aperçoit en réalité que quelques minuscules points noirs. Pas vraiment rassuré, notre héros est solidement attaché au baudrier qui le ceinture et aux chevilles, il sera équipé d’une GoPro® fournie par nos hôtes qui immortalisera son baptême aérien.

Notre rythme cardiaque s’accélère en même temps que notre camarade, il indique qu’il est prêt, jette un regard inquiet autour de lui, se rapproche du vide, lève les bras. "5, 4, 3, 2, 1…" au revoir Frédéric.

Retour à la vie

Quelques minutes plus tard, c’est un homme nouveau qui est remonté sur le palier. Fred est mort, vive Fred. Béat, son visage en dit long sur l’expérience qu’il vient de vivre. Elle est unique, indescriptible, libératrice. "Ça vaut moult séances chez le psy !" renchérit Marco. Il a sans doute raison. Jenny et moi-même afficheront nous aussi une mine bienheureuse après notre saut.
Le vent dans les oreilles, la terre qui se rapproche, les paysages qui défilent, une perte de repère totale, un abandon, une épreuve mystique, une expérience spirituelle.

Finalement, peut-être bien que le monde se distingue en deux catégories, ceux qui ont sauté à l’élastique et les autres. Et pour cause, un fossé les sépare.


Activité testée en octobre 2016
 

Bungy Niouc

Fondé en 1997 et dirigé par une équipe de professionnels, Bungy Niouc réalise près de 1300 sauts par an. Unique spot de saut à l’élastique en Romandie, Bungy Niouc est aussi l’un des plus hauts de la planète avec une hauteur de 190 m. Pour ceux qui ne souhaitent pas sauter, Bungy Niouc dispose également d’une somptueuse terrasse, d’un bar, d’un grand coin barbecue et d’une place de jeux pour enfants. Le tout niché dans un écrin qui vaut à lui seul le détour. A noter que le pont de l’Araignée se traverse et constitue le point de départ de nombreuses randonnées.

En savoir plus sur Bungy Niouc

Route d'Anniviers

3960 Niouc
Site internet:  www.bungyniouc.com
Téléphone:  079 447 28 00