Il n'y a plus de bateau à vapeur sur le Léman !
Le 3 juin 2025, "La Suisse", navire amiral de la CGN a rejoint au radoub les autres veilles dames du lac
Mardi, une «fissure importante a été détectée» dans le système de propulsion de "La Suisse", obligeant le bateau Belle Epoque à rejoindre à petite vapeur la gare lacustre de Lausanne pour y débarquer ses passagers. Désormais plus aucun bateau à vapeur ne navigue sur Léman. Pour Vincent Pellissier, nouveau directeur de la CGN, la facture globale pourrait être très salée.

Car outre La Suisse, l'Helvétie se retrouve sans moteur, le Simplon - précédemment endommagé - est toujours à quai, tandis que le Rhône, le Montreux et le Savoie connaissent des problèmes techniques. «Ces veilles dames plus que centenaires sont très utilisées et connaissent des pannes liées à leur grand âge», juge M. Pellisier.
Une flotte à bout souffle
Jusqu'à la fin du mois de juin au moins, l'offre de bateaux Belle Epoque sur le Léman se réduira donc aux deux navires propulsés par des moteurs diesel, le Vevey et l'Italie.
Pour le directeur de la Compagnie générale de navigation, qui est entré en fonction début 2025, «la flotte Belle Epoque a été conçue pour naviguer 80 ans durant. Ces navires ont désormais plus de 100 ans et ils arrivent au bout de leur durée de vie normale.»
Un demi-milliard d'investissement
Pour celui qui est également ingénieur, une grande opération de rénovation devrait être entreprise pour que ces embarcations puissent durablement continuer le service passager sur le lac. La réparation du Simplon ayant coûté au bas mot 35 millions de francs, M. Pellissier parle d'une ardoise d'un demi-milliard d'investissement.
Au vu de la situation financière du canton de Vaud, la question de la priorité de cet investissement sera cruciale. Pourtant, souligne encore M. Pellissier «il n'y a aucune gravure de Lavaux sans un bateau Belle Epoque dans le paysage. Ces navires font partie intégrante de l'identité visuelle de notre région.»
Certes, la navigation sur le Léman pourrait être envisagée sans le recours aux navires Belle Epoque, dont l'exploitation, la mise aux normes et les frais de rénovation peuvent paraître exorbitants. Toutefois, estime le patron de la CGN, «ces dépenses doivent être rapportées aux 45 millions que nous aura coûté le très moderne Naviexpress. Le transport lacustre est à ce prix.»