Pour lutter contre l’énergie grise (carburant utilisé pour l’importation de fruits et légumes) et redorer le blason d’une production locale de saison, les agriculteurs romands proposent des formules très attrayantes : agriculture contractuelle, marchés, vente directe à la ferme, paniers du terroir… Parmi elles, plus sportive que la livraison d’un panier fermier, plus goûteuse et moins coûteuse que des courses en grande surface (jusqu’à moitié prix !), c’est l’autocueillette qui récolte tous les suffrages des adeptes de loisirs en plein air et de vie saine.

L’autocueillette, ou quand bien manger devient un loisir

Au-delà des considérations de prix et de qualité (pas de transport, pas de chambre froide, le goût "du jardin"), c’est l’aspect ludique qui semble réjouir la race de "consomm’acteurs" que sont les autocueilleurs. Dans la mouvance du goût pour le retour à la nature, l’autocueillette rejoint en effet les plaisirs de l’agrotourisme: vie au grand air, reprise des gestes ancestraux, fierté d’avoir récolté ce que l’on mange, convivialité de la vie rustique.

Comment ça marche ?

L’agriculteur met des parcelles à disposition du public qui cueille ce dont il a besoin dans des paniers, parfois prêtés par la ferme. En général, les prix sont indiqués au kilo aux abords de la plantation et le producteur encadre les cueilleurs. A l’issue, il suffit de peser sa récolte et de la payer, soit auprès du propriétaire, soit dans une urne, selon un principe (souvent payant !) de confiance. Dans la plupart des cas, un répondeur téléphonique actualisé quotidiennement en saison permet aux potentiels visiteurs de savoir ce qu’il reste à cueillir dans l’exploitation…

Tous les goûts sont dans la nature

Les vedettes de l’autocueillette estivale sont sans conteste les fraises, talonnées par tous les « petits fruits » qui servent à faire des confitures. On trouve ensuite les herbes aromatiques, les légumes puis les fleurs. Bien souvent, les fermes possèdent des animaux, condition idéale pour occuper le fruit de vos entrailles pendant que vous faites vos emplettes, sans caddie, les genoux dans la terre et le front fier.

Branchés les agriculteurs !

Pour faciliter la vie des consommateurs, l’Agence d’information agricole romande (AGIR) a lancé une application iPhone recensant les adresses de fermes romandes qui proposent la vente directe. Pratique et gratuite, elle est disponible en trois langues.

Balades aromatiques et cuisine sauvage

Si on nous apprend dès le plus jeune âge à manger des fruits et des légumes, qu’en est-il exactement des plantes? Souvent foulées au pied lors d’une promenade, cueillies pour finir en bouquet ou séchées pour rejoindre notre didactique herbier, les plantes ont pourtant des vertus culinaires insoupçonnées. Si vous ne connaissez que la soupe aux orties de grand-mère, il est temps de vous mettre au parfum ! Pour s’initier à la cueillette de fleurs et à leur potentiel gastronomique en toute sécurité, les balades botaniques ou excursions aromatiques sont idéales. Toujours dans l’idée de mixer activité au grand air, atelier pratique et garantie d’une bonne alimentation, plusieurs personnes proposent en Suisse de vous guider dans la nature, puis autour du fourneau. Des formules actives, gourmandes et créatives, qui feront la différence à votre prochain souper !

Journées de cuisine sauvage (NE)

Joindre l’utile à l’agréable: voici la gageure d’Anne-Marie Nicolet, de l’Association Suisse des Guides Interprète du Patrimoine (ASGIP), qui propose régulièrement des journées de cuisine sauvage dans le canton de Neuchâtel, consistant à cueillir des plantes comestibles, à les laver et les ciseler pour les transformer en un savoureux menu. L’occasion de changer la berce et la tomate en carpaccio ou de concocter un moelleux flan d’orties…

Identification des plantes sauvages (VS)

Quant à Sylvie Peter, accompagnatrice en montagne qui tient une boutique bio à Grimentz, c’est dans le val d’Anniviers qu’elle distille son savoir et enseigne à "cueillir la montagne pour remplir sa marmite". Pendant tout l’été, elle vous apprend sur une demi-journée à identifier les plantes sauvages comestibles autour du village de Zinal, puis à les ramasser dans le respect de l’environnement afin de confectionner un simple plat de céréales. A Chandolin elle vous initie, après une marche et une cueillette de trois heures, au pesto botanique que vous dégusterez étalé sur du pain de seigle. Et pour parfaire encore vos mets, elle dispense un cours de cuisine sauvage, sans marche, pendant lequel vous transformerez les sauvageonnes en canapés, soupe, gratin ou tarte…

Astuce pour vos confiture maison...

Voici quelques ingrédients tout simples à ajouter pour donner de la pêche à votre confiture:
* Dans la confiture d’abricot: cardamome ou gingembre
* Dans la confiture de coing: cannelle
* Dans la confiture de cerise ou de fraise: menthe
Vos invités, eux, ne s’en relèveront pas !

Par Rédaction - 24 nov. 2021